CSR – une solution globale pour la gestion des VLE émissions et l’optimisation du processus de production

Incinération | Cogénération | Cimenterie | Industrie du papier Industrie chimique | Production d’énergie | Chauffage urbain

Que sont les CSR (Combustibles Solides de Récupération)

Il s’agit de la fraction combustible résultant d’un tri mécanique des déchets lors duquel sont soustraites les fractions à faible pouvoir calorifique soit les matières organiques et les éléments inertes. Les CSR sont essentiellement composés de plastiques non recyclables, de papiers et cartons et textiles souillés. La valorisation énergétique des Combustibles solides de récupération (CSR) en anglais Refuse Derived Fuel (RDF) permet de produire de la chaleur et/ou de l’électricité, en substitution de ressources fossiles. Ils possèdent un haut pouvoir calorifique, ont une composition homogène permettant un traitement optimisé avec des rejets minimisés.

Utilisation des CSR

Les CSR sont utilisés en co-incinération dans les fours tournants des cimenteries, dans les fours à chaux, dans des installations pour la production d’énergie thermique et éventuellement électrique dans le cas des cogénérations. Il s’agit principalement de chaudières industrielles associées aux industries du papier, de la chimie, des déchets et de l’énergie, à l’alimentation de réseaux de chauffage urbain ou réseaux électriques.
Une autre voie d’utilisation en devenir est celle de l’emploi des CSR sur des unités de pyrolyse et de gazéification pour être valorisés dans une seconde étape, en énergie thermique/électrique ou en carburants.

En France, seulement certaines installations sont autorisées à utiliser du CSR :

  • Les installations de traitement thermique de déchets non dangereux (rubrique ICPE 2771 dont font partie les cimenteries) peuvent ainsi intégrer des CSR comme combustible dans leurs procédés.
  • Les installations de production de chaleur / électricité fonctionnant exclusivement à partir de CSR (chaufferies dédiées, rubrique ICPE 2971).
Rubrique ICPE Processus Caractéristiques
2771 Incinération Déchets non dangereux
2971 Co-incinération CSR produits dans installation ICPE rubrique 2971
2910 (modifiée en 2018 : le seuil de la rubrique pour la combustion de biogaz est passé de 0,1 MW à 1 MW) Combustion Utilisation de combustibles usuels, dont la biomasse, avec une puissance thermique nominale < 50MW
2910-A : biomasse propre
2910-B : biomasse « déchets »
3110 Combustion Utilisation de combustibles usuels, dont la biomasse, avec une puissance thermique nominale >= 50MW

Statut du déchet CSR

L’élaboration de combustibles issus de déchets n’est autorisée qu’à partir de déchets non dangereux. Les déchets dangereux doivent être incinérés dans des installations dédiées.
Contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, et au niveau européen, la France utilise une terminologie spécifique pour les combustibles solides issus de déchets : les « combustibles solides de récupération » (CSR). Au niveau international, deux types de combustibles sont définis :

  • Les « RDF » ou refused derived fuels, « combustibles issus de déchets ». Cette appellation est la plus ancienne et très large ;
  • Les « SRF » ou solid recovered fuels (« combustibles solides de récupération », CSR) qui sont couverts par un ensemble de normes européennes publiées entre 2011 et 2012, dont des spécifications et critères de qualité répondent à la norme EN 15359 :2011 (pouvoir calorifique minimum, taux maximum de mercure et de chlore). Ces combustibles sont supposés présenter une meilleure qualité que les RDF.

Au niveau français, l’appellation de CSR recouvre tous les types de combustibles solides issus de déchets.

Normes européennes

Dans la plupart des pays européens, y compris en France, le CSR a le statut de déchet.
Les installations d’incinération ou de co-incinération doivent respecter les prescriptions de la directive 2000/76/CE sur l’incinération des déchets, refondue dans la directive 2010/75/UE relative aux émissions industrielles.
Seules l’Italie et l’Autriche ont choisi de sortir du statut de déchets certains CSR de haute qualité :

  • L’Italie a déterminé par un décret ministériel (DM 22/2013, entré en vigueur le 29 mars 2013) un niveau de qualité des CSR et les spécificités des installations de production et de valorisation. Pour qu’un CSR sorte du statut de déchets, le PCI doit être > à 15 MJ/kg, le chlore < à 1 %, le Cd<4 mg/kg, Pb<240 mg/kg…

L’utilisation est limitée aux cimenteries produisant plus de 500 t/j de clinker, ou aux centrales thermiques de plus de 50 MW ;

  • L’Autriche exige que les chaudières biomasse utilisant les CSR aient des émissions en poussières inférieures à 20 mg/m3 afin de garantir des rejets en métaux lourds inférieurs aux installations traitant des déchets.

France – CSR – cadre réglementaire

Depuis 2016, la rubrique 2971 de la réglementation ICPE fournit un cadre réglementaire à la préparation des CSR (par arrêté du 23 mai 2016). Le Ministère en charge de l’Ecologie avait alors introduit par décret 31 une nouvelle rubrique de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement, qui permet à des installations de combustion autres que les cimenteries d’utiliser des CSR comme combustible principal. La combustion des CSR n’est donc plus considérée comme une incinération (donc un traitement de déchets) mais comme une fourniture d’énergie (chaleur et/ou électricité). Cette rubrique est la 297132.

mesure humidite poudre

La norme NF-EN 15359 : En plus des propriétés définies par le cadre réglementaire, la norme s’intéresse à d’autres propriétés qui caractérisent le CSR, dont l’humidité. En savoir plus sur la solution de mesure proposée par ENVEA

Le Décret n°2016-630 du 19 mai 2016 précise que la rubrique couvre les installations de production de chaleur ou d’électricité à partir de déchets non dangereux préparés sous forme de CSR dans une installation prévue à cet effet, associés ou non à un autre combustible, que ces installations soient intégrées dans un procédé industriel de fabrication ou non. Aucun seuil de puissance n’est précisé dans ce décret.
Ce décret est accompagné de deux arrêtés datés du 23 mai 2016, dont l’un couvre l’élaboration des CSR à partir de déchets non dangereux, avec des critères de qualité, et l’autre concerne les « installations de production de chaleur et/ou d’électricité à partir de déchets non dangereux préparés sous forme de combustibles solides de récupération dans des installations prévues à cet effet, associés ou non à un autre combustible, et relevant de la rubrique 2971 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement ».

Ce dernier arrêté fixe les valeurs limites d’émission liées à la combustion de CSR en cimenteries ou dans les autres installations de combustion, quelle que soit la puissance de l’installation.

Paramètre C inc Cimenteries co-incinérant des CSR Autres installations co-incinérant des CSR Système de mesure recommandé
Poussières totales 10 mg/Nm3 30 mg/Nm3 (moyenne journalière) 20 mg/Nm3 QAL 181
Substances organiques à l’état de gaz ou de vapeur exprimées en
carbone organique total (COT)
10 mg/Nm3 10 mg/Nm3
(moyenne
journ.)
10 mg/Nm3 MIR FT / Graphite 52M
Chlorure d’hydrogène (HCl) 10 mg/Nm3 10 mg/Nm3
(moyenne
journ.)
10 mg/Nm3 MIR FT
Fluorure d’hydrogène (HF) 1 mg/Nm3 1 mg/Nm3
(moyenne journ).
1 mg/Nm3 MIR FT
Dioxyde de soufre (SO2) 50 mg/Nm3 50 mg/Nm3
(moyenne
journ.) 1
400 mg/Nm3
(< 50 MWth) à 150 mg/Nm3 (> 300 MWth) 3
MIR FT
Monoxyde d’azote (NO) et dioxyde
d’azote (NO2) exprimés en NO2
200 mg/Nm3 500 mg/Nm3
(moyenne
journ.)
450 mg/Nm3
(< 50 MWth) à 150 mg/Nm3 (> 300 MWth)3
MIR FT
CO (en dehors de phase de
démarrage et d’arrêt)
50 mg/Nm3 non précisé 4 non précisé 4 MIR FT
Cd + Tl (et leurs composés) 0,05 mg/Nm3 0,05 mg/Nm3  
Hg 0,05 mg/Nm3 0,05 mg/Nm3 SM-5
Sb + As + Pb + Cr + Co + Cu + Mn +
Ni ° V
0,5 mg/Nm3 0,5 mg/Nm3  
Dioxines et furanes 0,1 ng/Nm3 0,1 ng/Nm3 Amesa-D
Ammoniac (NH3) en cas de traitement des oxydes d’azote par injection de réactifs azotés 30 mg/Nm3 30 mg/Nm3 MIR FT

Légende : Concentrations de référence (VLE) pour les différents types d’installations.
Source
https://atee.fr/system/files/2020-02/2018.06_Rapport_ANCRE_CSR.pdf

    1. Des dérogations sont possibles selon les installations et les flux
    2. « A l’exclusion des turbines et moteurs à gaz visés au point III » ; pour ceux-ci, les valeurs sont les mêmes mais sont exprimées pour des teneurs en oxygène des fumées différentes
    3. Selon la taille de l’installation et le type de combustible ; de plus, ces valeurs sont différentes pour la biomasse ou pour les combustibles liquides
    4. Valeur non précisée dans l’annexe I de l’arrêté, sauf pour les turbines à gaz ou les moteurs à gaz utilisant du syngaz : respectivement, 150 et 300 mg/Nm3

Cendres et résidus

L’arrêté du 23 mai 2016 concernant la combustion de CSR précise (article 26) : « L’exploitant s’assure que toutes les dispositions nécessaires dans la conception et l’exploitation de l’installation sont prises pour permettre une bonne gestion des résidus issus de ses activités, selon les meilleures techniques disponibles à un coût économiquement acceptable… »

Sur ce sujet en particulier, ENVEA est en mesure de vous proposer une gamme complète d’instruments de mesure permettant d’une part de réduire les quantités de résidus (cendres et résidus des systèmes de traitement de fumées) par l’optimisation des dosages de réactifs et d’autre part de rendre plus fluide le système de transport des cendres.

En savoir plus : https://www.envea.global/fr/solutions/optimisation-des-process/incineration/

TGAP et quotas de CO2

La directive EU-ETS stipule que les installations de co-incinération de plus de 20 MW  (classées en tant que co-incinérateurs selon la rubrique 2971) étant destinées à produire de l’énergie et non à traiter des déchets, sont soumises à des quotas de CO2.

La combustion de CSR à forte teneur en biomasse permet de réduire d’autant les émissions de CO2 fossile et aurait pour impact une réduction d’émission de CO2. Ceci constitue un avantage d’un point de vue environnemental mais aussi d’un point de vue économique car cela permettrait aux usines utilisant des CSR d’optimiser l’achat de quotas de carbone sur l’EU ETS.

Or, sans une identification par la mesure du taux de CO2 biogénique émis par l’usine, le taux de 50 % comme pour l’incinération des déchets ménagers serait appliqué. 

Les méthodes de détermination du contenu biogénique des CSR ont été clarifiées au niveau européen grâce aux travaux du CEN.

En France, le programme UIOM 14C initié par le Cabinet Merlin et ENVEA en partenariat avec l’ADEME et la FNADE ayant pour objectif de mesurer le contenu biogène et fossile des combustibles hétérogènes issus de déchets s’est déroulé en 2020. Deux combustibles ont été concernés : les Ordures Ménagères résiduelles (OMr) valorisées dans des unités d’incinération avec valorisation énergétique (UVE) et les Combustibles Solides de Récupération (CSR) utilisés en chaufferie dédiée. Le programme, basé sur une campagne de prélèvements mensuels du CO2 dans les fumées et sur le dispositif MASSBIO2 (brevet Cabinet MERLIN) a permis de déterminer les caractéristiques biogènes du combustible.
En savoir plus :

Lire le rapport

Surveillance continue des émissions biogènes de CO 2
– Un outil pour la détermination de la part de l’énergie verte

La mesure précise des émissions est une préoccupation croissante. Plus précisément, la détermination des émissions de gaz à effet de serre (GES) est très importante. L’un des intérêts publics est donc la réduction des émissions de CO2 d’origine fossile et la maximisation de la production de ce que l’on appelle l'”énergie verte”. Lorsque de l’électricité ou de la chaleur est produite à partir d’un mélange de combustibles, il est difficile de déterminer ce qui est “vert” et ce qui ne l’est pas.

Les combustibles dérivés de déchets (CSR) traités à partir de déchets solides municipaux (OM) et/ou de déchets dangereux (DIB) sont généralement un mélange inconnu de matières organiques biogènes et fossiles. En raison des réglementations européennes (par exemple, la directive sur la production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables 2001/77/CE), les producteurs et les exploitants d’usines CSR sont intéressés par des méthodes fiables et rentables pour la détermination de la matière organique biogénique et fossile, de l’énergie et du contenu en carbone des CSR.

Il existe des méthodes courantes pour déterminer le contenu biogénique du combustible par l’analyse de quelques grammes de combustible. Outre le fait qu’elles prennent du temps, ces méthodes présentent une plus grande incertitude en raison de la nature aléatoire des échantillons (analyse de quelques grammes sur des tonnes de matériau !) et de leurs limites systématiques.

Toutefois, grâce à l’échantillonnage continu d’une partie des gaz de combustion sur un matériau adsorbant CO2, il est possible de surveiller et de déterminer la part biogénique CO2 des gaz de combustion émis de manière simple et précise.

Principe de fonctionnement

Le combustible mixte, tel qu’il est utilisé par exemple dans les installations CSR ou MWI, consiste en un mélange de carbone biogène et de carbone fossile. Le carbone biogénique est contenu dans des matériaux combustibles qui ont poussé récemment, comme le bois, les aliments, les plantes, le papier, etc., et le CO2 contenu fait partie d’un cycle naturel. Le carbone fossile est contenu dans les matériaux combustibles qui se sont développés des millions d’années auparavant, comme le charbon, le pétrole et le plastique. Ces différents matériaux peuvent être identifiés par un marqueur des atomes de carbone, les matériaux fossiles étant composés de 12C et les matériaux biogènes de 14C.

Lorsque le combustible est brûlé, des carbones sont émis dans l’atmosphère. Le CO2 biogénique est ainsi défini comme neutre en CO2, car le CO2 libéré par le processus de combustion n’était lié à la matière que peu de temps auparavant. Seule la partie fossile de l’émission de CO2 est définie comme une source de GES. En déterminant la fraction 14C des gaz de combustion, il est possible de déterminer la partie biogène du combustible.

Pour la détermination de la fraction biogène, le système AMESA B extrait une partie des gaz de combustion dans des conditions de proportionnalité de volume et le CO2 est échantillonné dans une cartouche adsorbante remplie d’ascarite ou de chaux sodée. Après une période d’échantillonnage de plusieurs heures à un mois, la cartouche est envoyée à un laboratoire de datation du carbone pour appliquer la méthode du carbone 14 et déterminer la proportion des isotopes 14C et 12C dans le CO2. Avec le résultat de l’analyse et l’information de la fraction 14C, il est possible de calculer la fraction émise de CO2 biogénique et fossile ou la quantité d’énergie verte.

Le principe utilisé est une méthode standardisée et conforme aux normes EN ISO 13833 (émissions des sources fixes) et DIN EN 15440 (Combustibles solides de récupération – Méthode de détermination de la teneur en biomasse) retirée en 2021 et remplacée par la norme EN ISO 21644:2021.

Le développement de l’échantillonneur en continu du CO2 biogénique Amesa-B, est basé sur les connaissances et les expériences de plus de 20 ans dur les systèmes bien connus AMESA D pour l’échantillonnage continu des dioxines et AMESA M pour l’échantillonnage continu du mercure pour garantir des résultats de mesure fiables.

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